2022-05-18
 
Cette section est réservée aux membres du RQD

Briser la glace avec la tradition

Briser la glace avec la tradition

Depuis que je suis installée à Montréal,  j’ose beaucoup plus créer et présenter mes œuvres de danse traditionnelle japonaise que quand j’étais au Japon. Venir à Montréal était en quelque sorte mon destin.

Au Japon, il est très difficile d’entrer dans l’univers des arts de la scène traditionnels. On peut apprendre, mais c’est très rare que l’on puisse devenir un artiste professionnel. Historiquement, les privilèges des artistes sont protégés. Donc, très souvent, il faut naître dans la « famille » de la danse traditionnelle pour être considéré comme un danseur de danse traditionnelle japonaise professionnel. C’était d’autant plus vrai quand je vivais au Japon.

Ma rencontre avec la danse
Je suis née dans une famille qui n’était pas très proche de l’art traditionnel japonais et j’ai reçu une éducation plutôt américanisée, donc je n’avais pas un accès facile à la découverte de la culture de mon pays. J’ai découvert la beauté de la danse traditionnelle japonaise assez tard dans ma vie: j’étais étudiante en théâtre à l’Université, quand j’ai été frappée par la performance du professeur de danse traditionnelle japonaise. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré et découvert la beauté de la culture des arts vivants de mon propre pays. J’ai pratiqué la danse traditionnelle japonaise occasionnellement, mais je n’aurais jamais pensé danser devant un public. Parce que je sentais que c’était une pratique inaccessible.

OKUNI, de et par Kayo Yasuhara © Patrice Levesque

Le bon côté de cet élitisme est que la qualité de la performance est préservée; les danseurs commencent à s’entraîner dès leur plus jeune âge et se perfectionnent au fil du temps.

Je suis arrivée ici empreinte de cette mentalité de la danse traditionnelle japonaise. J’ai alors été très confuse quand on m’a demandé de faire un spectacle pour présenter le Japon. En même temps, les idées pour présenter la danse traditionnelle japonaise se sont tout de suite bousculées dans ma tête. Mais je me suis demandé mille fois:

« Est-ce que j’ai le droit de faire de la danse japonaise pour le spectacle? Je n’ai même pas de kimono pour le costume! »

De la tradition au folklore
J’ai eu la chance d’assister à des spectacles de danse traditionnelle d’autres pays et ma vision des choses a commencé à changer, ou plutôt j’ai ressenti l’urgence de présenter de la danse traditionnelle japonaise! J’apprécie beaucoup de découvrir des danses originaires d’autres pays.

« Partager nos traditions a beaucoup de valeur. »

Après avoir brisé la glace en créant un spectacle de danse traditionnelle du pays où je suis née, j’ai été surprise que la réaction du public soit si positive. J’étais tellement contente!

J’ai commencé à danser dans un groupe du tambour japonais et un groupe de musique traditionnelle japonaise. Notre collaboration artistique fonctionnait très bien, mais je me sentais toujours un peu inquiète quant à mon droit de présenter de la danse traditionnelle sans le nom de famille officiel des professionnels au Japon.

Kayo Yasuhara au festival Sakura Matsuri de New-York © Shizuko Kato

À ce moment-là, j’ai rencontré un professeur professionnel de danse folklorique japonaise, qui présentait des spectacles à l’international. J’ai découvert alors que le monde de la danse folklorique est beaucoup plus ouvert que celui de la danse traditionnelle officielle. La danse folklorique japonaise offre plus de dynamiques différentes que la danse traditionnelle japonaise, tout en gardant une base de mouvements très semblable à la danse traditionnelle.

La caractéristique de la danse folklorique japonaise est qu’elle vient du peuple, donc il y beaucoup des mouvements liés aux différentes professions. Par exemple, il y a la danse des pêcheurs, la danse du travail dans les champs de fleurs pour la récolte de l’huile, le travail dans les rizières, etc. Naturellement, les mouvements de la danse folklorique sont très souvent plus dynamiques et plus proches des passions du peuple, ce qui attire davantage le public. J’ai donc décidé d’apprendre la danse folklorique avec ce professeur. C’était en 2008.

Rendre hommage à la culture en la démocratisant
Grâce à la popularité grandissante de la culture japonaise au Québec, comme les mangas, le karaté, etc. beaucoup de personnes ont commencé à voir aussi un intérêt dans la danse japonaise. Le nombre de passionnés a augmenté et un groupe de danse folklorique japonaise est né. J’ai eu la chance de pouvoir exprimer pleinement ma créativité et présenter des spectacles avec ce groupe.

OKUNI, de et par Kayo Yasuhara © Patrice Levesque

Un jour, j’ai eu l’opportunité de créer un spectacle pour moi-même. J’ai choisi de créer autour de l’histoire de la créatrice du Kabuki, qui est un des styles de danse-théâtre traditionnels japonais. Le Kabuki existe depuis 400 ans et est toujours populaire au Japon. Interdit par le gouvernement au début de son histoire, le Kabuki est joué, encore aujourd’hui, exclusivement par des hommes. Pourtant, il a été créé par une danseuse qui s’appelle OKUNI. Avant le Kabuki, la danse présentée au public était plutôt destinée aux samouraïs et dansée seulement par des hommes ou par quelques jeunes danseuses qui dansaient religieusement. OKUNI a brisé ces codes et créé la danse-théâtre pour le peuple. J’ai trouvé une sorte de similarité entre OKUNI et moi.

« Je sentais que, moi aussi, j’étais en train de briser les codes de la danse traditionnelle japonaise au Canada pour la rendre plus accessible au grand public. »

Ma création de danse-théâtre OKUNI a été jouée en 2016 et 2019 dans des salles de spectacles à Montréal. Aujourd’hui, son histoire perdure puisqu’un artiste du spectacle est en train de créer une nouvelle pièce, NAÉ, inspirée par OKUNI, à laquelle je participe et cocrée les portions de danse. Nous présenterons cette pièce à Toronto cet automne.

OKUNI, de et par Kayo Yasuhara © Patrice Levesque

Quand on casse la coutume, la tradition, pour satisfaire l’expérience du grand public, je sens que c’est un moment de changement dans l’histoire. Pour moi, c’est ici, à Montréal, Québec, Canada, que l’occasion m’a été donnée de faire une partie de ce changement de la culture traditionnelle japonaise. Bien sûr, c’est aussi important de faire perdurer la forme traditionnelle par la « famille » de professionnels. Mais je sens personnellement que ma tâche pour la danse traditionnelle et folklorique japonaises est de partager la forme et l’esprit de ces danses. J’aime énormément ma vie ici, au Québec, qui me permet d’oser danser et créer la danse traditionnelle et folklorique japonaise à ma façon, avec mes inspirations.

 

 © Pierre Arsenault

Kayo Yasuhara est une danseuse, comédienne, chanteuse et musicienne.
Voir son profil.

Message québécois de la Journée internationale de la danse par Luca « Lazylegz » Patuelli

À l’invitation du Regroupement québécois de la danse (RQD), l’artiste Luca « Lazylegz » Patuelli livre un message rassembleur pour la Journée internationale de la danse. Il rend hommage à cet art qui réside en chacun de nous, de la plus simple expression du mouvement à des chorégraphies plus complexes. Il en célèbre les multiples facettes: la danse comme activité universelle, la danse comme expression de soi, la danse comme véhicule de changement.

À l’instar de sa démarche professionnelle et artistique, le B-boy reconnu mondialement expose ici avec authenticité que la danse est accessible à toutes et tous. Pour amplifier ce message, cette vidéo réalisée par Kayla Jeanson inclut une audiodescription, une pratique que le RQD est fier d’adopter pour la première fois. Le RQD s’engage à continuer à développer des actions en faveur de l’accessibilité en danse, notamment en partageant des ressources clés pour rendre notre secteur plus adapté et aussi en invitant Luca « Lazylegz » Patuelli à offrir des formations sur le sujet.

Message québécois de la Journée internationale de la danse 2022
Par Luca « Lazylegz » Patuelli

Cachée en nous, que nous en soyons conscients ou non, la danse est présente. La danse peut nous transformer et avoir un impact positif sur le monde. La danse est l’une des rares activités qui rassemblent vraiment les gens, peu importe l’âge, la race, le genre, la langue ou les capacités. C’est une célébration de l’humanité à son meilleur. À travers la danse, nous nous ouvrons au monde et ressentons un sentiment d’appartenance. La danse nous offre des possibilités illimitées de nous exprimer de plusieurs façons. Elle nous permet de bouger même avec les mouvements les plus simples pour créer une complexité. La beauté de la danse ne vient pas seulement du mouvement, mais du processus de création du mouvement lorsque nous nous permettons d’être vulnérables et authentiques. La danse nous donne la capacité de croire en nous-mêmes, et c’est dans ces moments que nous découvrons et développons notre véritable potentiel physique, émotionnel et spirituel. Lorsque nous dansons, nous nous libérons des soucis et du stress du monde car nous sommes connectés au moment présent. Nous relâchons les tensions que nous pourrions avoir et créons notre chemin vers la croissance. La danse n’est pas une question de perfection, c’est une façon de bouger pour se sentir libre!

 

Luca « Lazylegz » Patuelli © Jerick Collantes

Luca « Lazylegz » Patuelli
Luca a développé un style de danse unique en utilisant ses béquilles et la force de ses bras, qui lui a valu une reconnaissance mondiale. Il a été chorégraphe et interprète principal des cérémonies d’ouverture des Jeux paralympiques de Vancouver 2010. Il est le fondateur et le créateur de ILL-Abilities™ Crew, regroupant les meilleurs B-boys « différents » du monde. Luca a également cofondé le Projet RAD, premier programme de danse urbaine inclusive au Canada offrant aux personnes de tous âges et de toutes capacités, la possibilité de danser dans des studios de danse accessibles. Luca a été reconnu comme l’ambassadeur canadien de la danse et a reçu la médaille du service méritoire du gouverneur général du Canada pour ses programmes de sensibilisation à la danse.

 

Kayla Jeanson © Craig Ellis Raboteau

Kayla Jeanson
Kayla est une vidéaste et artiste en danse qui produit un travail interdisciplinaire enraciné dans un désir de naviguer entre l’artiste et le public, le voyant et le vu. Elle a travaillé comme vidéaste pour des compagnies telles que le Cirque du Soleil, le Royal Winnipeg Ballet, Winnipeg’s Contemporary Dancers, Les 7 doigts de la main et Le Monastère Cabaret du Cirque. Kayla recherche des moyens incarnés d’intégrer la caméra dans des performances en direct et dans de la documentation, tout en chorégraphiant des performances pour la scène et l’écran.

 

Source
Camille Pilawa
Responsable des communications
514 347-9525
cpilawa@quebecdanse.org

Lancement de notre vaste campagne de promotion de la danse au Québec

Le Regroupement québécois de la danse est ravi d’annoncer qu’il va déployer le projet inclusif Ici, on danse: campagne de promotion de la danse professionnelle qui s’étalera sur près d’un an et investira tout le territoire québécois, tous les niveaux de l’écosystème du secteur ainsi que tous les genres de danse.

« Le Regroupement québécois de la danse et le secteur de la danse sont très heureux de pouvoir compter sur le soutien du ministère de la Culture et des Communications pour ce projet de relance d’envergure. Cette campagne de promotion de la danse au Québec non seulement incitera le public à consommer plus de danse et à l’intégrer dans sa vie quotidienne, mais impliquera aussi les artistes et organismes en danse de tout le territoire, contribuant ainsi à l’employabilité et à l’augmentation de revenu du secteur. » Nadine Medawar, directrice générale du Regroupement québécois de la danse

> Lire le communiqué de presse du ministère de la Culture et des Communications.

Le MCC investit pour contrer les effets de la pandémie sur le secteur culturel

Le Regroupement québécois de la danse (RQD) est heureux de constater que le ministère de la Culture et des Communications (MCC) et le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) ont bien entendu les besoins du milieu culturel et de la danse.

Le Plan pour consolider, faire briller et propulser le milieu culturel 2022-2025 de 225,8 M$ du MCC annoncé cette semaine offre des sommes qui visent à contrer les effets de la pandémie sur le secteur culturel. Pour la danse, des investissements en faveur de la formation, la main d’oeuvre, la relève, l’appui en diffusion, les tournées provinciale et internationale, la diffusion dans des lieux alternatifs et la promotion des arts de la scène, sont particulièrement à noter.

Le RQD résume les mesures qui vous profiteront en fonction de votre activité.

Pour les organismes:

  • Le Fonds régional d’urgence pour les organismes affectés par la pandémie de COVID-19, qui fournit notamment une aide d’urgence aux organismes non soutenus avant la pandémie, sera relancé par le Ministère, avec des critères élargis. Grâce à une enveloppe totale de 1,5 M$, il pourra aider de nouveaux organismes, comme les écoles de danse, qui ont été particulièrement touchés par l’interruption de leurs activités.
  • Le programme d’aide au fonctionnement pour les organismes de formation en art sera rehaussé de 4,2 M$.
  • Le soutien à la mission et le soutien à la programmation spécifique seront augmentés de 29 M$ pour reconnaître la rareté de la main-d’œuvre, entre autres.

Pour la relève et les artistes: 

  • La nouvelle méthode de calcul de la mesure de soutien à la diffusion aura un effet particulièrement bénéfique pour les performances plus émergentes.
  • Le programme de bourses aux artistes du CALQ verra son enveloppe annuelle augmenter de 10 M$ pour les trois prochaines années (total de 30 M$) avec une cible annuelle d’au moins 20% pour la relève.
  • Le CALQ prévoit également 7 M$ sur trois ans pour un soutien accru aux projets qui présentent des artistes de la relève, issus de l’immigration, autochtones ou en situation de handicap, afin de leur donner plus de visibilité.

Pour la diffusion:

  • Le CALQ ajoute à son budget annuel une somme de 3 M$ sur trois ans afin de favoriser davantage la circulation des œuvres au Québec et de permettre des créations dans des lieux atypiques ou alternatifs. Cette mesure a pour objectif d’encourager les diffuseurs à accueillir des propositions artistiques audacieuses de tout horizon et d’offrir à tous les Québécois un accès à des œuvres fortes et significatives.
  • Une autre enveloppe de 4 M$ sur trois ans sera dédiée à l’accès citoyen à l’art, notamment pour renforcer la présentation d’œuvres dans l’espace public et rejoindre de nouveaux publics.
  • Les nouvelles sommes prévues par le CALQ pour le fonctionnement des organismes pourront elles aussi être destinées à augmenter la taille des productions ou à diversifier l’offre.
  • Les mesures de soutien à la diffusion de spectacles québécois seront prolongées.

Pour la promotion:

  • Le Ministère a prévu 9 M$ sur deux ans pour soutenir des initiatives collectives de promotion et des projets culturels d’envergure. Ces sommes viendront compléter les efforts en promotion du CALQ (qui passeront principalement par le soutien au fonctionnement.)

Pour l’exportation:

  • Les sommes du CALQ prévues pour le rayonnement international seront majorées de 3 M$ sur trois ans pour soutenir les tournées internationales, le développement de marchés et la coproduction internationale.
  • Le Ministère a simplifié et assoupli ses propres programmes d’appui à l’exportation. Le seuil maximum du nouveau programme étant passé de 25 000 $ à 50 000 $.

Pour l’innovation:

  • Afin d’encourager les organismes du milieu culturel qui se distinguent par leur audace et leur capacité à innover et à bâtir des projets d’envergure, le CALQ prévoit 2 M$ additionnels sur trois ans.

Le CALQ communiquera des précisions sur ces enveloppes et le RQD ne manquera pas de vous tenir informés.

Source: Plan pour consolider, faire briller et propulser le milieu culturel 2022-2025

Trois candidats cooptés au CA du RQD

Chaque année, le conseil d’administration (CA) sélectionne trois professionnels pour apporter une complémentarité aux expertises et profils des administrateurs déjà en poste. Pour assurer son nouveau mandat, la coprésidence pourra compter sur un CA représentatif de la diversité culturelle, générationnelle et territoriale du secteur.

Le RQD est heureux de vous présenter ses trois nouveaux administrateurs cooptés: Zahra Louasi, trésorière du syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec, Marie-Joanie Raymond, directrice adjointe au Réseau d’enseignement de la danse, et Alexandre Farag, avocat à Gowling WLG. Nous avons bien hâte de collaborer avec eux!

Sous la coprésidence de Paul Caskey (CCOV) et Fannie Bellefeuille (RUBBERBAND), le conseil d’administration est complété par Alexandra ‘Spicey’ Landé (Ebnflōh), Valérie Lessard (Filigrane Archives), Jean-François Duke (artiste en danse basé à Québec), Lucy Fandel (artiste en danse et écrivaine), Nicolas Filion (Anne Plamondon Productions / FÔVE DIFFUSION), Lük Fleury (BIGICO), George Krump (gestionnaire culturel) et Nasim Lootij (Vâtchik Danse).

Nouveaux investissements en culture dans le budget 2022-2023 du Québec

Le Regroupement québécois de la danse (RQD) est heureux de constater que le gouvernement du Québec réinvestit dans la culture et sa relance. Nos besoins d’appui sur plusieurs années ont été entendus et le RQD a hâte de continuer la discussion avec le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) et le ministère de la Culture et des Communications (MCC) afin de déterminer quelles sommes seront investies en danse et comment.

Le budget dévoilé par le ministre des Finances mardi 22 mars étale ses dépenses jusqu’en 2026-2027 et prévoit un investissement supplémentaire de 257,9 M$ pour soutenir la relance et valoriser la culture québécoise et son milieu.

Trois grands axes guideront les investissements du gouvernement provincial pour la relance culturelle et la mise en valeur du patrimoine en 2022-2023:

  • Soutenir le secteur culturel pour pallier les effets de la COVID-19: 72,1 M$
  • Faire briller le secteur culturel: 157,4 M$
  • Préserver et mettre en valeur notre patrimoine culturel: 28,4 M$

L’enveloppe dédiée à Soutenir le secteur culturel pour pallier les effets de la COVID-19 englobe notamment:

  • La prolongation des mesures de soutien à la diffusion de spectacles québécois.
  • La bonification de l’aide au fonctionnement des organismes soutenus par le ministère de la Culture et des Communications.
  • La contribution au Fonds d’urgence pour les artistes et les travailleurs culturels des arts de la scène – Fondation des artistes.
  • La mise en oeuvre et le soutien des initiatives pour favoriser le rayonnement de la culture par l’entremise d’initiatives de promotion, de création, de production et de diffusion d’envergure.
Le gouvernement du Québec entend Faire briller le secteur culturel entre autres en:
  • Offrant un appui additionnel ciblé aux domaines culturels les plus touchés: 136,6 M$ sont prévus au cours des trois prochaines années, incluant 78 M$ destinés aux programmes du Conseil des arts et des lettres du Québec.
  • Incitant le public à choisir la culture québécoise par l’entremise d’une enveloppe de 15 M$, dont 9 M$ seront consacrés à la promotion de la culture québécoise.
  • Rendant permanent le crédit d’impôt pour un premier don important en culture.

Dès lors que nous obtiendrons des précisions sur les affectations financières en danse, nous vous tiendrons informés.

 

Source: Budget 2022-2023 – Plan budgétaire, p.194

Une table ronde du RQD pour célébrer le Mois de l’histoire des Noirs

Le 25 février dernier, le Regroupement québécois de la danse (RQD) tenait une table ronde sur le thème Honorer le passé, inspirer le futur. Trois artistes en danse originaires d’Haïti et résidant au Québec, Cindy Belotte, Shérane Figaro et Mecdy Jean-Pierre, sont venus partager leur approche et leur expérience lors de cet événement soulignant le Mois de l’histoire des Noirs. Nourris par des parcours variés mais mettant un même point d’honneur à porter leurs racines et à les transmettre, ils ont fait valoir d’une voix commune l’importance d’éveiller les consciences sur ce que nous appelons «l’inclusion». Avec une cinquantaine de participants, ce premier événement de vie associative du RQD de 2022 a été sans conteste un beau succès!

La danse comme reflet d’une parole intime ou engagée

Pour ces trois artistes, la danse est un puissant moyen de communication et d’expression. D’un point de vue personnel, elle porte des vertus thérapeutiques en permettant d’exprimer tout une palette d’émotions, tel que le partage Cindy Belotte, ou encore un vécu familial, comme c’est le cas pour Mecdy Jean-Pierre. L’artiste, qui en use aussi pour traduire ce qu’il vit dans la société, rappelle que dans la culture hip hop, marquée par beaucoup de ségrégation et de racisme, les danseurs expriment qui ils sont par la danse, qui elle-même est représentative de leur environnement. La danse permet donc aussi indéniablement une prise de position à plus grande échelle et peut devenir un acte engagé.

«La danse est une façon pour moi de prendre la parole et de participer aux grandes conversations qui ont lieu dans notre société.» Shérane Figaro

À la base, la tradition

Rappeler qui étaient ces peuples qui ont fait l’Histoire des Noirs, ce qu’ils ont apporté; les comprendre et les honorer. Ce sont là des valeurs qui animent les trois artistes. Cindy Belotte évoque une image très parlante: celle de «re-membrer» (remember en anglais);

«Partir d’éléments qui ont existé, les ancrer dans notre présent et leur permettre de vivre à travers nous et vers le futur.» Cindy Belotte

Si les trois panélistes ont connu des parcours différents, chacun s’est intéressé à un moment donné à la danse traditionnelle haïtienne. Shérane Figaro l’a apprise en Haïti puis a ensuite exploré d’autres styles de danse en venant s’installer en Amérique du Nord, tandis que Cindy Belotte a tout appris de cette tradition au Québec. Les deux femmes racontent que l’approche de la danse est très différente en Haïti: elle célèbre des événements de la vie quotidienne et n’a aucune vocation de divertissement. Elle est aussi très normée, très codée. Il y a des pas à observer, apprendre et répéter.

L’histoire de Mecdy est un peu différente. En découvrant des artistes Noirs à la télévision, il a développé un intérêt pour la danse et commencé à s’adonner à la danse de rue. Ce n’est qu’un peu plus tard dans son parcours qu’il est allé en Haïti à la rencontre des rythmes et de la gestuelle de ses racines. Aujourd’hui, il «porte [son] passé chaque jour» et affirme:

«Un arbre ne [produira] jamais des fruits ou une fleur s’il n’est pas enraciné.» Mecdy Jean-Pierre

Un désir intrinsèque de transmission

Shérane, Mecdy et Cindy sont enseignants, ainsi la transmission est nécessairement ancrée dans leurs pratiques. Ils se sentent un devoir, une responsabilité d’être conscients de leur passé, de le comprendre, le faire connaître et de transmettre cette histoire. Tout cela en pensant au futur.

Shérane et Cindy, plus que de transmettre leur propre héritage culturel, tâchent de faire émerger celui de chaque personne avec qui elles travaillent, pour aboutir à un point de liaison, un lieu commun pour pouvoir créer et parler de sujets universels. Trouver une manière de se comprendre, de faire sens, même en venant de traditions différentes. Mecdy observe quant à lui que beaucoup de mouvements aujourd’hui dans la danse de rue sont similaires à des mouvements qu’il a vus dans des cercles en Haïti.

Quelle que soit la portion d’héritage que nous choisissons d’inclure dans notre vie et les aspects qu’elle revêt, nous sommes tous porteurs d’histoires.

Favoriser l’inclusion en ne catégorisant plus

Les trois panélistes formulent le souhait qu’un jour il n’y ait plus besoin de parler de Mois de l’histoire des Noirs ou encore de développer des programmes spéciaux pour que des minorités aient davantage accès à du financement ou de l’emploi. De leur point de vue, favoriser l’inclusion et la participation de tout le monde c’est arrêter d’identifier des catégories ou des groupes.

«On partage les mêmes codes en étant danseurs. Je suis danseuse, point.» Cindy Belotte

L’artiste remarque tout de même un changement d’attitude: les personnes qui ne connaissent pas sa culture l’abordent avec davantage d’ouverture; progressivement, l’effet de catégorisation tend aussi à diminuer.

Le RQD a pris note de ces commentaires et œuvrera dans ce sens, en invitant toutes communautés à postuler à ses offres d’emploi au lieu d’indiquer que les minorités sont invitées à postuler et en indiquant qu’elles seront toutes traitées avec une importance égale.

Une grande variété d’autres sujets vous seront proposés dans les mois à venir. Restez à l’affût!

 


Mentions photographiques: 1. Mecdy Jean-Pierre © Inconnu | 2. Shérane Figaro © Shérane Figaro | 3. Cindy Belotte © Claudia Chan Tak | 4. Cherylle Abessolo © Cherylle Abessolo

Danse en région: des démarches inspirantes portées par quatre femmes impliquées

Dans le cadre du mois célébrant la Journée internationale des droits des femmes, le Regroupement québécois de la danse a tenu à souligner quelques démarches et implications porteuses et inspirantes de personnalités féminines de la danse qui déploient cet art hors des grands centres urbains. Rencontre avec Soraïda Caron, Audrée Juteau, Josée Roussy et Liliane St-Arnaud.

 

 © Sébastien Raboin

Soraïda Caron
Chorégraphe, directrice générale et artistique de la compagnie Mars elle danse basée à Trois-Pistoles.

 

 

 

Pourquoi avoir fait le choix de vous installer dans le Bas Saint Laurent pour poursuivre votre pratique professionnelle?
Je viens de cette région. J’y ai donc un sentiment d’appartenance et je voulais que les gens découvrent cette discipline méconnue qu’est la danse contemporaine.

Comment développez-vous l’implantation de la danse dans le Bas Saint-Laurent?
En plus de mes oeuvres que je présente aux diffuseurs de l’est du Québec, j’organise plusieurs événements permettant la rencontre entre les artistes et les citoyens (Marathon de la création, Au quai, on danse!, La Nuit de la danse, Follement danse). J’ai également travaillé avec des non danseurs dans mes premières créations et dans des lieux inédits (salle de conférence, parc, café, forge, rues, etc).

Est-ce que vous vous sentez soutenue, outillée au même niveau que les grandes villes du Québec?
Je suis soutenue par le CALQ, le CAC et les ententes territoriales. J’ai également plusieurs partenaires, collaborateurs locaux et nombre d’amis et bénévoles prêts à me soutenir. Seulement, l’absence de structures et de main d’oeuvre qualifiée (interprètes, direction technique et de production dans le Bas Saint-Laurent) me poussent à engager des gens hors de ma région, ce qui me coûte très cher en perdiems, hébergement et déplacement. Lors de l’obtention d’une bourse de création de 25 000$, au moins 1/3 part en perdiems, hébergement et déplacement pour l’équipe. Je me retrouve donc pénalisée parce que je crée en région éloignée. Et nous n’avons pas de Conseil des arts de Montréal en région ni de programme comme Première Ovation ou autres soutiens offerts par la Ville de Québec par exemple. Nous disposons d’ententes territoriales mais pour des projets extraordinaires en lien avec la communauté. Ces critères ne correspondent pas toujours à nos démarches artistiques.

Il faut faire preuve de beaucoup de leadership, de débrouillardise, bien connaître le milieu et ses acteur·trice·s culturel·le·s pour vivre de la création en danse contemporaine en région.

Valérie Pitre et Geneviève Duong dans Élégante chair de Soraïda Caron © Stéphane Bourgeois

 


 © Mathieu Noury

Audrée Juteau
Danseuse, chorégraphe, artiste en danse de manière générale, Audrée a vécu à Montréal pendant 20 ans. Elle a étudié à LADMMI, dansé pour plusieurs chorégraphes et compagnies et complété une maîtrise à l’UQAM avant de développer sa propre pratique chorégraphique. En 2018, elle a fondé l’Annexe-A, un organisme de service et de création ainsi qu’un lieu d’accueil en résidence en Abitibi-Témiscamingue, d’où elle est originaire.

 

À quelle expérience peut-on s’attendre en venant faire une résidence de création chez vous?
Vous serez dans le bois, sur le bord d’un lac! Dans un garage transformé en studio. C’est un lieu reposant, un autre “beat” de vie, qui affecte notre état, ralentit notre rythme de vie. On travaille une création d’une autre manière. Certains artistes que l’on accueille une ou deux semaines restent dans le bois pendant tout leur séjour, alors que d’autres profitent de la vie culturelle de Rouyn-Noranda, qui est assez foisonnante. C’est d’ailleurs ces deux aspects conjugués qui sont importants pour moi.

Parlez-nous un peu plus de vos motivations à développer votre carrière à Rouyn-Noranda?
Je ne comptais pas m’installer là-bas sans un projet.

Au Québec, on manque de lieux pour développer des projets en danse et les présenter au public. En ouvrant ce lieu de résidence, j’amène la communauté de la danse à moi et je lui offre une possibilité de se déployer différemment et de présenter ses créations au public local.

J’avais aussi besoin de changement et j’aimais l’idée d’être près de la nature.

Quels défis représente le développement de la danse en dehors des grands centres urbains?
Le plus gros défi, c’est qu’il n’y a pas de bassin, pas beaucoup de danseurs avec qui travailler. Ici, je travaille plus avec d’autres collaborateurs comme des artistes visuels ou artistes sonores. Cela engendre de gros coûts de faire venir des danseurs de Montréal.

Il n’y a pas de lieu de diffusion pour la danse à proprement parler à Rouyn-Noranda, mais la danse se dissémine où elle peut: à l’Écart, un lieu interdisciplinaire dont je suis la directrice, au Musée d’art de Rouyn-Noranda, ou encore au Petit Théâtre du Vieux Noranda.

Audrée Juteau, N. Zoey Gauld, Catherine Lavoie-Marcus et Ellen Furey dans Mystic-Informatic, création collective initiée par Audrée Juteau © Dominic Leclerc

 


 © La Nomade Photographie

Josée Roussy
Elle s’est installée à Gaspé en 2007 après une dizaine d’années à Montréal comme directrice artistique et metteure en scène. Elle est à la tête du Centre de Création Diffusion de Gaspé (CCDG) depuis 14 ans. En tant que directrice artistique, elle a une approche pluridisciplinaire: elle tient plus que tout à proposer une offre culturelle qui soit diversifiée et à donner une place de choix à la danse contemporaine, un art qui lui est très cher. Chaque année, le CCDG présente dans sa programmation un certain nombre d’œuvres de danse et soutient la création en accueillant des artistes et chorégraphes pour des résidences.

 

Vous offrez des résidences de création pour les artistes et développez des actions de médiation culturelle: pouvez-vous nous parler un peu plus de ces initiatives?
La vision artistique commune entre les deux est de permettre à tout une communauté de rencontrer les arts vivants autrement: nous voulons permettre à la culture de se déployer dans l’espace public sur le territoire de Gaspé et d’aller à la rencontre des gens.

On sensibilise en outre nos publics à des formes d’arts nouvelles ou moins connues. Ce faisant, on favorise l’exploration, la création et le déploiement de disciplines comme la danse contemporaine.

Les retombées de ces axes de développement pour notre communauté sont multiples. D’abord, on rend accessible du contenu artistique en région excentrique, puis on engage de nouveaux partenariats avec des artistes et des compagnies.

Le public en danse est-il difficile à rejoindre?
Spontanément, je dirais non. Mais laissez-moi inverser la question : la danse est-elle assez présentée au public? Depuis quelques années, le contexte en matière d’objectifs à atteindre et de subventions gouvernementales a évolué et les diffuseurs pluridisciplinaires en bénéficient. Les régions sont donc appelées à voir plus de danse.

Et tout me porte à croire que le public est au rendez-vous. Je constate une soif de rencontres du public avec les artistes et mon travail est d’organiser ces rencontres, de créer les conditions propices à la réflexion et à la compréhension des codes par le public. Les résidences de création, les initiatives de médiation, les expériences in situ et notre présence sur différentes plateformes numériques sont autant de moyens qui nous permettent justement de rendre la danse plus accessible.

Ce qui nous caractérise au CCDG, c’est ce désir profond de développer un lien de confiance avec le public. Notre posture en est une de dialogue et d’ouverture afin de stimuler la relation avec les arts vivants.

Transformer par la culture, voilà notre mission.

 


 © Marquis Poissant

Liliane St-Arnaud
Cofondatrice et directrice de la compagnie de danse AXILE depuis 1987, elle s’intéresse à des gens qui vivent une différence, à des sujets dont on parle peu, qui sont parfois même tabous. Ses créations visent à créer une ouverture à la danse contemporaine, à sensibiliser le public à des enjeux sociaux et à créer des occasions de rapprochements avec les interprètes. Artiste engagée, elle est la seule chorégraphe de l’Estrie à faire appel à la participation citoyenne dans le processus de création en danse.

 

Parlez-nous un peu plus de ce travail de création singulier et des rapprochements entre les interprètes et la communauté qu’il permet.

Je m’invite dans des mondes qui m’intriguent. J’aime aller à la rencontre de communautés très diversifiées, en compagnie des interprètes, afin de mieux saisir leur réalité et la profondeur des émotions qui les habitent. J’ai travaillé entre autres avec des personnes sourdes, des femmes victimes de violence, des aînés, etc., milieux que je ne connaissais pas vraiment. Cette démarche m’a ouvert la porte sur un monde de possibles et m’a permis de développer avec plus d’acuité une gestuelle accessible, signifiante et rassembleuse.

Comment rejoindre les publics qui sont peu familiers de la danse ?
Développer des projets où la communauté est impliquée est une manière de faire, comme par exemple inviter lors d’ateliers des jeunes et des moins jeunes à faire appel à leur imaginaire pour créer une gestuelle qui leur est propre. En entrant en contact direct avec la matière, ils se sentent plus concernés.

Diffuser dans des lieux non traditionnels crée également des opportunités de rapprochements et d’inclusion en permettant notamment à des publics qui ne viennent pas dans les salles de spectacles d’être en contact avec la danse.

 

Parlez-nous de l’écosystème de la danse, qui semble de plus en plus s’épanouir en Estrie.
Il n’y avait, dans les années 1980 – 1990, que peu de professionnels en danse implantés dans la région. La création du Centre des Arts de la Scène Jean-Besré (CASJB) a sans aucun doute contribué à améliorer la pratique et à attirer de nouveaux artistes. De deux compagnies de danse professionnelle en 1987, nous sommes passés à cinq. Aujourd’hui, les interprètes ont de plus en plus de travail: avec AXILE, je privilégie l’engagement d’interprètes de la région, mais les besoins en termes de financement pour assurer une pérennité restent criants. La création d’une commission danse au Conseil de la culture de l’Estrie est aussi un atout de taille; elle permet aux chorégraphes et interprètes de se rassembler, d’échanger, par exemple, sur les conditions de travail ou de se tenir au courant des projets en cours.

De mon point de vue, la danse en Estrie se porte bien. Chorégraphes et interprètes s’investissent à fond pour qu’elle soit toujours plus vivante et non survivante!

La tradition, une source d’inspiration dans un processus de création

Parler de tradition, c’est aussi parler de lien et d’ouverture. Pour moi, la tradition est comme un fil qui permet de garder vivant le dialogue entre les générations. Grâce à ce dialogue, nous transmettons des valeurs, des histoires et des savoirs. On dit souvent qu’il faut connaître et comprendre son passé pour construire son futur. Cela est tout à fait juste selon moi. De plus, je suis convaincue que cette démarche ne peut exister en dehors de la tradition. Aujourd’hui, l’artiste que je suis devenue témoigne de la place centrale qu’occupe la tradition dans son travail de création.

Shérane Figaro danse sur Feray de Youry Vixamar.

En cheminement…

Mes premiers pas en danse ont été accompagnés des rythmes du tambour. Sans trop comprendre à cette époque toute l’importance des danses traditionnelles, je vivais chaque cours de danse avec une joie immense. J’ai été marquée par la rigueur et la grande discipline qui étaient exigées de nous, jeunes élèves, lors de l’exécution des mouvements. Rien n’était laissé au hasard, il fallait comprendre la complexité des structures et des transitions sans oublier d’apprendre à écouter le tambour. Je ne me doutais pas que les danses traditionnelles haïtiennes telles que Yanvalou, Ibo, Nago, Banda, pour ne citer que celles-là, m’ouvriraient un jour des portes vers les autres. Elles sont également un bassin de références dans ma réflexion sur des sujets comme la méditation, la spiritualité, la confrontation, la libération, la naissance et la solitude.

Shérane Figaro dans YANI d’Aurée Danse-Création © Thobenz Debrosse

…Vers l’essentiel

En tant qu’artiste en danse, j’assume pleinement la place de la tradition haïtienne dans mon processus de création. Dans ma démarche artistique, je me questionne toujours sur la meilleure façon de capter l’essence de ces connaissances ancestrales afin de créer des liens avec les interprètes avec qui je travaille, qui ont des vécus ancrés dans des traditions différentes.

À force d’échanger avec d’autres artistes, j’ai fini par comprendre que toutes les traditions nous parlent de rencontre, d’entraide, de bienveillance, de sens, etc. Les traditions nous ramènent vers l’essentiel, vers notre humanité et une fois rendus là, nous pouvons nous comprendre et co-créer.

J’ai eu le privilège de côtoyer des artistes en danse d’origines diverses à plusieurs reprises. Durant notre travail, les concepts abordés ont toujours été remplis de sens pour chacun·e, grâce à la richesse de nos traditions respectives. Nous arrivions toujours à nous comprendre et cela nourrissait non seulement l’exploration des mouvements mais aussi les repères d’interprétation. Ces échanges m’ont amenée à réfléchir encore plus sur cette universalité qui régit nos vies et nos réalités malgré nous.

Dans mon processus de création je me pose toujours la question suivante: que dit ma tradition sur ce sujet? Je me tourne vers la tradition comme lorsqu’on fait un travail de recherche et qu’on consulte des livres dans une bibliothèque. Nous vivons, bien sûr, nos propres expériences, mais se référer à ce qui a été écrit et dit avant nous est selon moi une façon de faire avancer la réflexion.

Sendy-Loo Emmanuel, Aurélie Figaro, Cindy Belotte, Shérane Figaro et Margarita Maria Milagros dans un atelier de création d’Aurée Danse-Création © Thobenz Debrosse

En mouvement vers l’autre

Je nous invite à prendre le temps d’accueillir la richesse créatrice des gestes et des valeurs que nous offrent les traditions. Nos mouvements peuvent se dessiner différemment, mais ce qui nous fait bouger nous unit.
Partout sur la planète, nous sommes en présence de la nature, nous apprécions les cycles des saisons, nous prenons soin des autres, nous nous déplaçons, nous vivons des moments de joie ou de peine, nous ouvrons des portes, nous cherchons du sens…

Partout sur la planète, nous sommes Humains.

 

 © Shérane Figaro

Shérane Figaro
Lorsqu’elle s’établit au Québec en 2004, Shérane nourrit sa passion pour la danse traditionnelle haïtienne et enrichit ses connaissances en techniques de danse moderne et contemporaine à travers des stages et ateliers à Montréal, Toronto et New York. En 2009, elle fonde Aurée Danse-Création et propose une démarche qui fait le pont entre tradition et contemporanéité. Elle a ainsi développé la technique Esans qui permet aux interprètes d’apprendre la gestuelle des danses traditionnelles et de l’intégrer dans leurs travaux.

Une nouvelle employée rejoint l’équipe du RQD

Lise Fayard occupe désormais le poste d’adjointe au développement professionnel et à l’administration. Elle travaillera de concert avec Daniel Bastien, notamment pour concocter un programme de classes techniques stimulant et varié; elle sera votre contact privilégié pour vos inscriptions à toute activité de formation continue et effectuera le suivi de vos accompagnements personnalisés via le programme Coup de pouce. Lise répondra également à vos questions d’ordre plus général en étant responsable de l’accueil.

Ayant occupé plusieurs postes dans le domaine administratif et grâce à son parcours dans le droit public, sa rigueur et son sens de l’organisation seront précieux pour l’exécution de ses tâches. Arrivée récemment au Québec, elle est enthousiaste à l’idée de mieux découvrir le milieu de la danse et d’apporter son soutien au RQD. Bienvenue Lise!

> Écrire à Lise