Le pari ambitieux et nécessaire d’une vision pour l’avenir des arts au Canada
La concertation et la mobilisation s’avèrent de puissants leviers quand on songe à transformer les manières de faire pour en instaurer de nouvelles. Le RQD a su en tirer profit il y a déjà plus de cinq ans, alors que le regroupement des forces du milieu autour des Seconds États généraux de la danse a créé les conditions pour l’essor d’une vision collective incarnée par le Plan directeur de la danse professionnelle au Québec 2011-2021. Mardi, à l’occasion de son Assemblée publique annuelle, le Conseil des arts du Canada (CAC) a fait un retour sur la dernière année marquant la mise en branle de la refonte significative de son modèle de financement.
Saluons l’esprit de transparence entourant cette refonte ambitieuse alors que le Conseil, autant que possible, partage des informations qui ouvrent un dialogue avec les milieux artistiques et littéraires. Porté par une vision d’avenir qui s’affine de plus en plus, le Conseil énonce des valeurs que partage le Plan directeur de la danse dans ses principes. Soulignons en premier lieu, comme l’a rappelé son directeur Simon Brault dans son allocution, toute l’importance de miser sur la valorisation et la consolidation de la création artistique. Les artistes ont besoin de temps pour trouver les meilleures réponses aux questions parfois insolubles que leur pose une œuvre en chantier. Ils ont également besoin des moyens nécessaires pour aller au bout de leurs ambitions artistiques. Ces principes doivent demeurer à la base de la mission du CAC, parce qu’ils sont en parfaite adéquation avec les besoins des milieux qu’il dessert. À cette époque de surconsommation et de prêt-à-jeter, le choix de la qualité et du geste créateur original a un prix. Et les conseils des arts doivent en être les plus ardents défenseurs.
À compter du 28 janvier prochain, le Conseil mettra en ligne un sondage visant à déterminer les priorités de ses nouvelles orientations stratégiques qui le guideront jusqu’en 2022, une échéance similaire à celle du Plan directeur de la danse. Nous ne manquerons pas de vous appeler à participer à cette consultation qui portera sur quatre grands thèmes : les artistes et les auditoires dans l’économie de l’avenir; la stratégie numérique pour les arts; les arts canadiens et le monde; et les relations avec les arts autochtones.
En terminant, puisque l’assemblée annuelle du CAC se tenait au même moment que le lancement des versions française et anglaise d’un I-Mouvance consacré tout particulièrement à la danse jeune public, soulignons qu’en réponse à une question de l’auditoire, Simon Brault a réaffirmé le souci du CAC à tenir compte non seulement des plus jeunes générations d’artistes et de créateurs, mais aussi de spectateurs. Considérant le rôle accru que souhaite jouer le CAC pour favoriser l’engagement des publics envers les arts, on peut penser que les plus jeunes ne seront pas oubliés dans cette nouvelle vision d’avenir que compte incarner le CAC, non plus que les artistes qui ont à cœur de s’adresser à eux.