La danse perd des plumes
Un peu plus tôt en mai, deux journalistes spécialisées en danse, Aline Apostolska et Stéphanie Brody, annonçaient, coup sur coup, la fin de leur collaboration avec La Presse. Ces deux journalistes pigistes contribuaient au quotidien depuis respectivement 13 et 15 ans, faisant profiter les nombreux lecteurs, néophytes ou passionnés de danse, de leur regard expert. Leurs connaissances étendues de la discipline et leur plume fine et aguerrie nous manqueront.
Cette nouvelle est d’autant plus préoccupante que la couverture de la discipline tend à se réduire à sa plus simple expression dans les médias québécois, alors que l’offre de spectacles de danse est foisonnante, audacieuse et diversifiée. Couverte de façon sporadique ces dernières années, la danse trouve difficilement sa place dans les médias, à moins qu’elle réussisse à «faire l’événement». Cette situation a un impact direct sur la discipline et sur l’ensemble de la communauté de la danse qui la défend, la nourrit et la promeut à bout de bras. Faut-il le rappeler, les artistes, les compagnies et les diffuseurs ont besoin d’une couverture régulière de leurs spectacles et événements de danse pour rejoindre les publics. Plus l’espace médiatique et critique s’amenuise, moins la danse a les moyens de s’inscrire en force dans les habitudes culturelles des Québécois.