2021-12-16
 
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CNESST: quatre éléments clés que tout professionnel de la danse devrait connaître

© Succo – Pixabay

En danse, la santé et la sécurité sont des enjeux majeurs nécessitant une attention continue. En effet, les blessures y sont fréquentes et peuvent entraîner des frais importants tant pour le danseur que pour le producteur qui l’engage. Au-delà des frais, une mauvaise connaissance de ses droits ou une communication inadéquate entre employé et employeur peuvent générer des délais de traitements de dossiers voire même une inadmission au programme de protection salariale. Comprendre les rouages de la CNESST en regard des réalités et des particularités du milieu de la danse est essentiel pour tous professionnels de la danse, qu’ils soient chorégraphes indépendants, gestionnaires, interprètes pigistes ou salariés. Prenez quelques minutes pour découvrir quatre MUST KNOW sur la CNESST!

1. Le danseur est automatiquement couvert par la CNESST
Sûrement l’information no 1 à retenir! Eh oui, le danseur jouit en réalité du statut de travailleur à la CNESST et est donc automatiquement couvert. En fait, tous les corps de métiers représentés par l’UDA, la GMMQ, l’ACTRA, l’AQTIS et le CAEA le sont, et ceci, même si le danseur n’est pas membre de l’UDA et même si son employeur n’est pas signataire d’une entente collective avec l’UDA.
Un employeur qui engage un danseur et qui n’est pas inscrit comme tel à la CNESST n’empêche pas le danseur de faire une réclamation en cas d’accident, par contre, il sera pris en défaut d’inscription. Conséquence: des charges, des pénalités et un processus d’enquête qui pourrait s’avérer pénible. Comme il n’est pas souhaitable d’en arriver là, mieux vaut prévoir son inscription aussitôt le travail commencé avec des interprètes!

Les frais admissibles:
Dès l’accident les frais admissibles peuvent comprendre les frais de déplacements, les frais de séjours et de repas, les médicaments, les vêtements et les traitements… mais pour cela il faut garder les factures et avoir une ordonnance du médecin pour le remboursement.

2. Attention à ne pas cotiser dans le vide
Les employeurs doivent être prévoyants, mais il faut s’assurer tout de même de ne déclarer que les salaires et cachets pertinents. Tout travailleur salarié est couvert d’office. Mais qu’en est-il du chorégraphe, du directeur de répétition, de l’éclairagiste ou du directeur technique? La logique aurait voulu qu’ils soient également couverts d’office… En réalité, malheureusement, la plupart des métiers de la danse ne sont couverts qu’au-delà de 420 heures travaillées auprès du même employeur.

Il est important de bien comprendre toutes les conditions pour savoir si un cachet est à déclarer ou non, car d’autres subtilités encadrent aussi la reconnaissance du statut de travailleur autonome. Si vous exercez un métier non couvert, je vous conseillerais d’étudier la possibilité d’adhérer à la Protection personnelle offerte par la CNESST.

3. En cas de litige
Il est important de comprendre qu’en cas de litige menant la cause en cour, il y a trois parties: le danseur, l’employeur et la CNESST. S’il y a un consensus de la part de deux des trois parties, il y a gain de cause. Il est primordial que l’interprète informe son employeur de tout et ce, dès l’accident, afin que tous deux soient au diapason.

4. B.a.-ba du secourisme en milieu de travail
Saviez-vous que l’employeur doit avoir à portée de main une trousse de premiers soins et, en studio ou en théâtre, assurer la présence en tout temps d’un secouriste formé? Heureusement, il existe une subvention de la CNESST pour former ce secouriste! Connaissez-vous l’existence du registre des accidents? Chaque producteur devrait s’en procurer un (la CNESST l’envoie gratuitement par la poste) et y noter tout accident survenu, vraiment TOUT, même pour une simple égratignure! Cette pratique devient l’outil de référence en cas d’aggravation d’une blessure.

Bien sûr, il convient de rappeler qu’un environnement de travail sain et des habitudes favorisant la prévention des accidents restent encore la meilleure stratégie à intégrer dans la pratique de notre art! Si vous êtes curieux, je vous réfère au Guide de prévention • arts de la scène qui vous permettra de découvrir quelques bons plis faciles à adopter.

En novembre 2018, le RQD a offert la formation Démystifier la CNESST (atelier pour interprètes), animée par Amélie Gauthier, directrice générale de Bouge de là et Joannie Douville, interprète et chorégraphe.

 

Amélie Gauthier est directrice générale de Bouge de là, compagnie de danse professionnelle au Québec dédiée exclusivement au jeune public.

 

 

Joannie Douville travaille en danse jeune public (Bouge de là, depuis 2012) et agit autant à titre d’interprète créatrice que d’enseignante.

 

 

Mis à jour en février 2021