Johanne Gour
D’abord initiée au milieu de la musique classique par l’apprentissage du violoncelle, du piano, du chant et de la composition, Johanne Gour a développé au fil du temps une formation pluridisciplinaire solide. En effet, suite à ses études en musique,elle continua une formation en théâtre, par une approche physique telle que celle prônée par Grotowski, et enfin en danse, plus précisément la danse moderne, le jazz et le ballet classique. De plus, les arts visuels(études collégiales en arts plastiques) et l’écriture littéraire( recueil de poésie) ont toujours fait partie de son univers. Bachelière de l'Université Concordia, elle interrompt ses activités peu après l'obtention de son diplôme, en raison de sérieux problèmes de santé. C’est en présentant sa chorégraphie Aller, au Studio 303, qu’elle renoue avec la danse contemporaine. Depuis 2009, elle a présenté plusieurs créations dans les différents spectacles Liens et lieux, danse contemporaine marginale dont elle est la directrice artistique et la productrice. D’un lieu où tous sont admis…(2009) ; Oiseaux (2009) ; Rejoindre (2009) ; La Prière (2010) ; Piavicorde ou le destin tragique des Avant-gardes (2010) qui était à la fois pièce de théâtre et chorégraphie ; Les instincts cachés en mai 2011. La recherche de Johanne Gour consiste à vouloir créer une danse qui ne provient pas de l’intellect bien qu’elle ne soit pour autant vide de sens. Sa pièce, Ensemble ou séparés, je me souviendrai de toi ! est une création charnière qui ouvre sur une plus grande intimité. Dans cette veine de personnalisation, viendront OisDév ou la profondeur dévoilée… (solo, mai 2012) et La Cache de Johanne(décembre 2013). Son dernier travail chorégraphique, Corps, qu'as-tu à me dire ? fut présenté au Festival Fringe en juin 2013, dans le spectacle Treue Körper, en compagnie des chorégraphes Valerie Buddle et María Garza Oyervides. Parallèlement à son implication en danse, Johanne Gour poursuit ses activités musicales et d’écriture. Elle donne régulièrement des récitals de chant classique.
Au fil des années, elle a entre autres développé une compréhension du corps autrement que par la danse : par le mime, l’apprentissage de la technique Alexander et l’expérience particulière d’un corps devenu «défectueux» à partir de l’âge de 28 ans. Les expériences physiques conséquentes à la maladie, tant du point de vue organique et vital que du point de vue kinesthésique, lui ont en effet apporté une vision complémentaire à celles acquises au cours de ses formations. La longue traversée d’un corps en bute à toutes sortes de difficultés lui a permis de développer sa sensibilité à certains détails du comportement physique et de reconnaître les liens existants entre le vécu et les expressions physiques.
Elle ne cesse jamais de s’investir dans la création et le perfectionnement de ses apprentissages, malgré sa pathologie, et malgré le fait que son parcours de vie professionnel soit parsemé d’imprévus. La reprise de la création chorégraphique en 2009 ainsi que la recherche en studio à travers les années ont abouti sur cinq années de création soutenue, au cours desquelles une douzaine de chorégraphies ont été présentées.
Au cours des dernières années, Johanne Gour a investi beaucoup de temps et de moyens personnels, tant pour la création en danse que pour la production des spectacles, dont les six derniers furent présentés au Gesù | Centre de créativité. Son esprit créateur est en éffervescence. Son travail, parfois difficile à situer, est précisemment le résultat d’une vision personnelle nourrit de plusieurs influences.
Actuellement, Johanne Gour est inscrite en recherche création, au département de la maîtrise en danse à l'Uqam. Elle se concentre sur les aspects plus spécifiques de l'utilisation de la matière corporelle en création dansée.