Le Regroupement québécois de la danse (RQD) et l’Assemblée canadienne de la danse (ACD) ont offert au secteur de la danse une conférence sur la transition écologique avec l’organisme LeSAUT. Selon LeSAUT, la crise écologique à laquelle nous sommes confrontés donne au secteur canadien des arts et de la culture une chance de se mobiliser pour transformer la société dans son ensemble.
Il s’agit d’un appel au courage, à l’imagination, qui interpelle directement les artistes. Les conférenciers ont affirmé que c’est aux artistes de mener la société vers un avenir plus vert, leur capacité créative étant à l’origine de moyens uniques par lesquels le secteur artistique peut mobiliser la société vers des transformations importantes. L’important c’est de ne pas se tourner vers les artistes en tant qu’agents d’information, mais plutôt d’imagination. C’est le secteur artistique qui peut créer l’énergie nécessaire pour nous tirer vers l’horizon d’un avenir plus écologique.
Cependant, nous ne disposons pas d’une structure permettant d’harmoniser les initiatives mises en place par les organismes artistiques à travers le pays. Par conséquent, LeSAUT vise à être un réseau de réseaux ou d’artistes et d’organisations travaillant à l’intersection du climat et de la culture au Canada, pour renforcer la capacité de leadership du secteur dans l’urgence climatique, favoriser une collaboration inclusive et de grande envergure, développer une stratégie nationale, et mobiliser les artistes pour qu’ils reconnaissent et adoptent leur rôle essentiel.
Le but pour notre secteur dans l’ensemble? Amener des changements dans la politique artistique, le développement de nouveaux outils, de nouvelles méthodologies et d’alliances stratégiques, l’évolution des valeurs sociétales vers l’intendance et la régénération et, surtout, la vague de soutien du public pour une action climatique plus ambitieuse.
LeSAUT propose au secteur artistique trois modes d’engagement à adopter pour combattre la crise climatique:
- L’écologisation du secteur: Mesurer et minimiser les impacts climatiques écologiques associés à nos activités, sous la direction des outils de? Green Canada. En utilisant le calendrier des pas de carbone qui a été établi au Royaume-Uni, tous les secteurs peuvent prendre note de ce qu’ils doivent changer afin d’améliorer leur impact sur la planète. Une bonne ressource trouvée au Canada: cgtoolscanada.org.
- Utiliser des moyens artistiques pour communiquer la recherche scientifique de manière positive afin de promouvoir des sentiments d’espoir et d’action. Au lieu de produire des œuvres choquantes pour bouleverser la population, nous devons trouver des moyens plus constructifs de faire passer le message.
- Réécrire le monde: une approche artistique du changement climatique peut permettre aux gens d’envisager la modification de leurs comportements d’une manière plus optimiste, et de susciter une réflexion qui va au-delà des idéologies traditionnelles.
Qu’est-ce qui fait que les compagnies de danse sont bien placées pour s’engager dans la crise climatique?
1 : Plusieurs modes d’engagement. Une compagnie de danse peut contribuer de plusieurs manières à être plus écoresponsable, par la direction artistique, la programmation, la mise en scène, le développement, et le marketing, tout ce qui fait partie de la solution.
2 : Les compagnies de danse peuvent contribuer à la sensibilisation au climat grâce à leur positionnement dans la société. Elles ont la confiance du public, elles sont placées d’une manière qui leur permet de s’exprimer, et elles sont visibles. Il est important d’utiliser ces qualités pour aller de l’avant dans la diffusion de l’information sur l’écoresponsabilité
Que peuvent faire les compagnies de danse pour être plus écoresponsables?
Le transport:
Les compagnies devraient se concentrer sur les tournées régionales, pour réduire l’utilisation des avions, qui sont de grands émetteurs de gaz carbonique. Nous pouvons le constater ici au Québec avec La danse sur les routes, par exemple. La DSR travaille pour augmenter la diffusion et le développement des publics de la danse au Québec.
La programmation:
Les compagnies devraient réfléchir à des moyens d’intégrer la sensibilisation au climat dans leurs créations. Par exemple, grâce à la nature interactive de la danse, la compagnie Artichoke Dance Co. à New York cherche des moyens de rendre l’activisme environnemental plus divertissant. Aeriosa Dance Society, qui mène un travail direct avec la nature, en produisant ses créations à l’extérieur, vise à faire réfléchir les spectateurs sur notre place dans la nature. Leur ouverture et leur approche moins formelle des spectacles ont la capacité de toucher un public plus large, ce qui permet de toucher des personnes d’âges et de cultures différents et, en général, de diffuser le message du climat.
Nous pouvons voir ce même type d’approche au Québec avec Fleuve Espace Danse, située à Saint-Jean-Port-Joli. La compagnie contemporaine vise à replacer le public dans un milieu naturel, et à travers des poésies dansées, lui offrant en cadeau notre écosystème québécois. L’objectif de la compagnie est de réveiller les consciences sur cet environnement dans lequel l’homme, la nature et l’animal se côtoient, au bord du fleuve Saint-Laurent.
Sponsorship et investissements socialement responsables:
Investir dans des organisations écoresponsables, faire des recherches avant de créer un partenariat financier, et profiter de ces occasions pour faire une déclaration publique.
Politiques et relations gouvernementales:
Le secteur artistique devrait se tourner vers plaider un rôle pour la culture dans la politique climatique (actuellement exclu).
Trousse sur les pratiques écoresponsables en danse:
Le RQD est fier de mener le secteur québécois de la danse vers une nouvelle relation entre la danse et le changement climatique avec notre trousse sur les pratiques de danse durable. On peut la retrouver sur notre site web que nous vous recommandons de consulter: https://stage.quebecdanse.org/ressources/trousse-pratiques-ecoresponsables-danse/