Le financement privé: par où commencer?
Les artistes et organismes ont besoin de financement pour réaliser leurs projets. Souvent familiers des demandes de subventions, ils osent moins se tourner vers le financement privé. Pourtant, cette ressource peut donner un véritable coup de pouce à tout projet! À condition d’être bien préparé, car solliciter les donateurs et entretenir une relation avec eux, c’est tout un art. Quelles sont les questions à se poser avant de se lancer? L’experte en dons et commandites Fannie Perron vous livre ses conseils.
Qu’est-ce que la philanthropie?
Selon Wikipédia, le mot philanthropie vient du grec ancien et de la contraction des termes «ami» (philos) et «humain» (anthropos), ce qui donne «genre humain». La philanthropie désigne donc une attitude de bienveillance doublée de bienfaisance à l’égard de ceux que l’on ne connaît pas, mais que l’on considère comme démunis. Bien que l’on associe souvent la philanthropie à des dons en argent, il est important de savoir qu’elle peut aussi prendre la forme de dons en temps ou en biens et services. Ici nous nous consacrerons au premier type, soit les demandes de financement.
Besoin d’argent: à qui demander?
Il est important de savoir qu’en matière de recherche de financement, il y a quatre portes auxquelles on peut frapper. Selon l’instance que l’on souhaite solliciter, le type de demande ne sera pas le même. Ainsi, quand on cogne aux portes des gouvernements, on parle de demande de subvention, pour les entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, on peut faire une demande de don ou de commandites, alors qu’auprès des fondations et des individus, on ira surtout chercher des dons.
Identifier clairement ses besoins et les retombées escomptées
Partons du principe que vous souhaitez mettre sur pied un projet nécessitant du financement et que vous avez besoin de 50 000 $ pour le démarrer. À ce stade, vous êtes confiant et vous sentez que vous êtes prêt à entamer des démarches pour obtenir des fonds. Avant de vous lancer, vérifiez que vous êtes bien préparé: avez-vous fait un budget? Savez-vous à quoi servira l’argent récolté? L’une des premières choses qui intéressera le donateur est ce à quoi servira son argent et quel en sera l’impact. Prenez soin d’en identifier les retombées: qui sont les personnes touchées par votre projet et qu’est-ce que cela changera concrètement dans leur vie? Dans un précédent texte, je livrais quelques astuces précieuses pour augmenter le potentiel de succès de vos demandes de dons. Servez-vous-en!
Le cycle de vie de l’engagement financier
Vous avez réussi à obtenir du financement? Bravo! Mais à moins de travailler sur un projet ponctuel, il y a de grandes chances que tôt ou tard, vous ayez de nouveau besoin d’argent. Débute alors toute la mécanique du cycle de vie de l’engagement financier. Après avoir reçu un premier don, vous chercherez probablement à ce que votre donateur renouvelle l’expérience. L’objectif sera de convertir un don ponctuel en don mensuel (don récurrent), en don majeur (don significatif de plusieurs centaines ou milliers de dollars) ou encore en don planifié (un don testamentaire ou un fonds de dotation, par exemple). Pour y parvenir, la clé réside dans le marketing relationnel.
Le marketing relationnel ou comment entretenir un lien avec vos donateurs
Pour fidéliser les donateurs, il est important de garder le contact. Plusieurs techniques de marketing relationnel s’offrent à vous, telles que le courrier, la sollicitation téléphonique, le courriel, les SMS ou encore les médias sociaux. Ces différents canaux de communication vous permettront de:
- Reconnaître: n’oubliez jamais de remercier et de témoigner votre reconnaissance à vos donateurs.
- Rendre des comptes: expliquez concrètement à votre donateur comment son don a contribué à faire changer les choses (soyez précis, partagez des chiffres et des statistiques).
- Motiver: bâtissez une relation de confiance en démontrant que votre organisme est sérieux, vital et efficace.
- Informer: exprimez vos nouveaux besoins à satisfaire. Y a-t-il des urgences qui nécessitent plus de fonds? Si oui, pourquoi?
- Solliciter: demandez à vos sympathisants de s’impliquer, que ce soit en renouvelant un don, par un partage de votre projet sur les réseaux sociaux ou encore un appel pour trouver des bénévoles.
Vous souhaitez en savoir davantage sur le sujet? Inscrivez-vous à la formation du RQD Financement privé: comment se démarquer et rendre sa proposition attrayante qui aura lieu le 21 février.
Fannie Perron est la présidente d’Atypic. Dans une autre vie, Fannie a étudié en communications et obtenu un DESS en gestion à HEC, avant de choisir la philanthropie. Elle est devenue pro des campagnes majeures et de l’organisation d’événements à la Société canadienne de la sclérose en plaques et à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, pour ensuite passer à la direction des dons et commandites chez Saputo. Elle s’est ensuite jointe au Club des petits déjeuners du Canada comme directrice exécutive, avant de croiser le chemin d’Atypic, en 2012.